Canicule

Avec le réchauffement climatique, les périodes de canicules et de fortes chaleurs se multiplient et sont de plus en plus intenses.

Ces périodes difficiles à supporter, ont des conséquences sur la santé de tous les travailleurs.

En effet, au-delà des heures de travail, la canicule touche tout le monde et génère de la fatigue (chaleur dans les transports en commun, récupération nocturne difficile, etc.). Cette fatigue peut être source de conflits, d’accidents,… A ces difficultés viennent s’ajouter des conditions de travail parfois pas ou mal adaptées impactant ainsi encore plus ou moins fortement la santé des travailleurs.

C’est pourquoi l’UNSA appelle l’ensemble de ses représentants sur le terrain à être vigilants et à négocier des aménagements, adaptations etc.avec les employeurs dans le public comme dans le privé.

Quelques reflexes en cas de fortes chaleurs :

  1. Si vous estimez que les mesures prises par l’employeur sont mal ou pas adaptées à la situation, vous pouvez demander la convocation d’un CSE, d’un comité ou d’une CSSCT extraordinaire. Pour plus d’efficacité, cette réunion doit avoir un point unique à l’ordre du jour portant sur les mesures prises par l’employeur pour faire face à un épisode de canicule ou de forte chaleur et pour assurer son obligation de sécurité vis-à-vis des travailleurs.

Vous pouvez demander à la médecine du travail de participer à cette réunion.

Au vu de la récurrence des canicules, l’adoption d’un « plan » canicule est une solution à envisager. S’il existe un accord sur la qualité de vie et des conditions de travail ou tout autre accord pouvant raccrocher ce sujet, il semble opportun d’y ajouter les mesures négociées.

  1. Veillez à ce que l’ensemble des risques professionnels liés aux fortes chaleurs soient identifiés dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP), et que des mesures efficaces soient mises en place pour y faire face. Ce document et les plans d’actions afférents sont obligatoires !
  1. Que votre entreprise ou votre administration soit bien préparée ou non pour faire face aux épisodes de canicule, prévoyez des bilans réguliers pour évaluer l’efficacité des dispositifs. Cela nécessite donc que vous puissiez échanger avec les salariés et agents pour avoir leur ressenti.

Quelques idées/mesures à mettre en place en urgence :

  • Favoriser la mise en place d’une organisation du travail adaptée pour limiter l’exposition des travailleurs aux fortes chaleurs (horaires décalés, pauses plus fréquentes, réduction des cadences, …).
  • Privilégier le télétravail sur la base du volontariat (certains travailleurs ont des logements trop chauds et préfèrent se rendre au travail).
  • Mettre de l’eau potable et fraîche à la disposition des travailleurs.
  • Pour éviter les accidents et les malaises, s’assurer que le port des protections individuelles est compatible avec les fortes chaleurs.
  • Faire contrôler le bon renouvellement de l’air dans les locaux fermés, et en surveiller la température.
  • Fournir aux travailleurs des moyens de protection contre les fortes chaleurs et/ou de rafraîchissement.
  • Lever certaines contraintes vestimentaires (uniformes, obligation du port du costume, etc.).
  • S’assurer que l’information, les mesures mises en place et les gestes de prévention sont connus et assimilés par tous les travailleurs (prévoir des infographies explicites en cas de mauvaise maîtrise du français).

ATTENTION : en cas de déclenchement par Météo France de la vigilance rouge dans un département, l’employeur doit réévaluer quotidiennement les risques d’exposition pour chaque travailleur en fonction de l’évolution de la température et de la nature des taches effectuées.

Si les mesures prises sont insuffisantes pour garantir la santé et la sécurité des travailleurs, l’activité doit être suspendue. Dans ce cas, les entreprises peuvent recourir à l’activité partielle ou de récupération des heures perdues.

Dans le secteur du BTP, les employeurs peuvent bénéficier du dispositif « intempéries ».

A plus long terme :

Les effets du réchauffement climatique sont bels et bien présents et rien ne semble pouvoir enrayer ce processus.

Les représentants de l’UNSA vont donc devoir construire des solutions durables avec les employeurs. Pour ce faire, vous pouvez vous appuyer sur les effets des phénomènes climatiques extrêmes sur le travail pour engager des négociations.

Pour convaincre les employeurs d’agir plus efficacement, vous pouvez vous appuyer sur la communication d’indicateurs tels que : le nombre d’absence en période de fortes chaleur VS périodes normales, les indicateurs de qualité/productivité en temps de fortes chaleurs VS périodes normales, le nombre d’accidents ou d’incidents au travail en temps de fortes chaleurs VS périodes normales, etc.

Cette approche très pragmatique vous permettra de démontrer à l’employeur qu’il a lui aussi un intérêt à agir plus efficacement pour améliorer les conditions de travail (moins de cotisations accidents du travail, plus de productivité car moins d’absentéisme, etc.).

Quelques idées :

  • Végétalisation des lieux de travail (façades, toits, mise en place d’ilots de fraîcheur) pour limiter la chaleur dans les locaux et/ou limiter l’utilisation de la climatisation (qui participe fortement à la dégradation du climat).
  • Utilisation mesurée des systèmes de climatisation dans les locaux et véhicules professionnels. 24, 25° voire 26° sont largement tolérables pour le corps humain, et générateurs d’économie d’énergie.
  • Projet pluriannuel de rénovation thermique des locaux de travail (isolation, système d’aération naturelle limitant l’utilisation de la climatisation, couleur et matériaux de construction des bâtiments, etc.).
  • Favorisation des circuits courts pour l’ensemble des achats et services des établissements de travail.
  • Réduction des parcs automobiles thermiques, et/ou favorisation des systèmes moins polluants (bioéthanol, mobilités douces, etc.).
  • Etc.

Bien entendu ces propositions ne pourront pas se mettre en place du jour au lendemain car elles nécessitent des investissements financiers. Mais pour l’UNSA, il apparait inévitable que les CSE, les comité de la fonction publique et les CSSCT se saisissent pleinement et dès maintenant de ces questions devenues incontournables pour l’environnement et pour la santé des travailleurs.

Dans les branches, les négociateurs UNSA doivent négocier des dispositions visant à améliorer les conditions de travail et limiter les risques professionnels. Cela peut notamment passer par une obligation de fournir des équipements anti-UV pour les travailleurs extérieurs exposés au risque de mélanome, de modifier les heures de travail et/ou de rallonger et multiplier les temps de pauses en cas de fortes chaleurs dès lors qu’une température maximale définie est atteinte, etc.

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